Nagy, Z.Z., et al., Complications of femtosecond laser-assisted cataract surgery. J Cataract Refract Surg, 2014. 40(1): p. 20-8.
Zoltan Nagy été le premier ophtalmologiste à réaliser une chirurgie de la cataracte assistée par laser femtoseconde en 2008 à Budapest. Les avantages de la technique sont connus, particulièrement en ce qui concerne les incisions cornéennes et le capsulorhexis. Nagy publie dans Journal of Cataract & Refractive Surgery de janvier 2014 [1] une étude analysant les complications liées à cette chirurgie durant les 100 premiers cas opérés avec le laser LenSx (Alcon) et les compare aux études précédentes. Depuis, 1230 yeux ont été opérés dans le même centre. Il retrouve :
– 2% de perte de succion lors de la procédure
– 34% de rougeurs ou d’hémorragies conjonctivales
– 20 % de tag (ponts capsulaires résiduels liés à un traitement incomplet).
– 4 % de refends capsulaires antérieurs,
– 32 % de myosis
– 3% de lésions endothéliales.en particulier sur des yeux hypermétropes forts.
– aucun cas de capsular block syndrome (éclatement du sac par surpression lié au dégagement gazeux)
– aucun cas de rupture capsulaire postérieure.
Concernant les tags, Il propose une intéressante classification incluant 4 types :
– Type 1 : traitement complet
– Type 2 : persistance de micro adhésions
– Type 3 : traitement incomplet
– Type 4 : traitement complet mais pas continu
Pour tous les stades incomplets, il propose une stratégie de prise en charge.
Ces résultats sont comparés avec la première étude faisant état des complications liées à l’utilisation du LSF dans la chirurgie du cristallin par Bali
et coll. dans Ophthalmology en 2012 [2]. Cette étude réalisée par 4 chirurgiens sur les 200 premiers cas avec le laser LensX retrouvent :
– 2,5% de perte de succion
– 9,5 % de myosis dans
– 10,5% de tag
– 17,5 % de capsulotomie libre
– 13,6%de cas nécessitant un couteau pour entrer dans la chambre antérieure.
– 4,0% un refend antérieur dans la capsule antérieures
– 3,5 % de rupture de la capsule postérieure
– 2,0% de chute de noyau dans le vitré
Roberts et coll. dans Ophthalmology 2013 [3] avait publié une très intéressante étude initiale également avec LensX . Il comparait ses résultats avec l’expérience et l’amélioration des techniques sur 1500 cas. Il distingue les 200 premiers cas (groupe 1) des 1300 suivants (groupe 2). Il observe :
– 4% de refends capsulaires dans le groupe 1 et 0.31% dans le groupe 2.
– 3.5 % de ruptures capsulaires postérieures dans le groupe, 1 et 0.31% dans le groupe 2.
– 2% de noyau dans le vitré dans le groupe 1 et 0% dans le groupe 2, (P<0.001 pour toutes les comparaisons.).
– Le nombre de tentative de docking (mise en place de l’interface patient sur la cornée du patient) passe de 1.5 à 1.05,
– l’incidence des contractions pupillaires post laser passent de 9.5 à 1.23 %
– le nombre de tag (attaches résiduelles) capsulaire antérieur de 10.5 à 1.61 %
Dans le même numéro de JCRS [4] Chang rapporte ses résultats avec le laser Lensar . Chang, J.S., et al., Initial evaluation of a femtosecond laser system in cataract surgery. J Cataract Refract Surg, 2014. 40(1): p. 29-36.
Sur 170 cas il rapporte :
– 88,8 % de capsulotomies libres
– 5,3 % de refends capsulaires antérieurs
– 0,6% de ruptures capsulaires postérieures
– pas de syndrome de block capsulaire
– 2,4 % de tags
– 10 % de myosis
– 43,8% d’hémorragies sous conjonctivales
La sécurité et la qualité des résultats s’améliorent donc avec l’expérience du chirurgien, l’adaptation des techniques et l’amélioration des machines. Toutes ces études indiquent que la période d’apprentissage est comprise aujourd’hui entre 100 et 200 cas, ce qui n’en fait pas pour le moment, indépendamment des aspects économiques, une technique de masse susceptible d’aider à résoudre les problèmes d’accroissement de la demande lié au vieillissement de la population. .
Pas de différence d’opacification capsulaire postérieure après 12 ans entre des implants en silicone et l’acrylique hydrophobe [5]
Ronbeck, M. and M. Kugelberg, Posterior capsule opacification with 3 intraocular lenses: 12-year prospective study. J Cataract Refract Surg, 2014. 40(1): p. 70-6.
Nous savions que les bords carrés sont supérieurs aux bords ronds pour la prévention de l’opacification capsulaire postérieure (OCP). Nous savions par ailleurs que le matériau acrylique hydrophobe est supérieur au silicone et au PMMA hépariné pour la prévention de l’opacification capsulaire postérieure.
Cette étude prospective randomisée réalisée par Margrethe Ronbeck et Coll. compare des implants faits d’acrylique hydrophobe à bords carrés, des implants en silicone à bords ronds et des implants à bords ronds en PMMA héparinés. Les taux de capsulotomies au laser Yag et le délai par rapport à la chirurgie initiale sont comparés. Des images en rétro illuminations ont été prises pour évaluer l’OCP.
Après 12 ans elle ne retrouve pas de différence significative en termes d’OCP entre les implants faits d’acrylique hydrophobe à bords carré, des implants en silicone à bords ronds.
Les implants en PMMA héparinés présentent un taux d’OCP significativement supérieur à celui des implants en silicone (P<.05), mais pas à celui des implants faits de matériau acrylique hydrophobe. Il n’y a pas de différence concernant la sévérité de l’OCP entre les implants en PMMA héparinés et les deux autres types d’implants. Les LIO en silicone ont une médiane de survie sans capsulotomie (> 150 mois) plus importante que celles faites d’acrylique hydrophobe (108 mois) et de PMMA hépariné ( 53 mois). La survie globale sans capsulotomie n’est pas différente entre acrylique et silicone ou entre silicone et PMMA hépariné. La survie globale des LIO en acrylique est meilleure que celle du PMMA hépariné.
Cette étude souligne la nécessité d’études longues si l’on souhaite comparer les taux d’opacification capsulaire postérieure entre deux types d’implants. Avec l’augmentation de l’espérance de vie des opérés et les intervention cristalliniennes sur des patients plus jeunes , il faudra tenir compte du comportement à long terme des implants utilisés.
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1. Nagy, Z.Z., et al., Complications of femtosecond laser-assisted cataract surgery. J Cataract Refract Surg, 2014. 40(1): p. 20-8.
2. Bali, S.J., et al., Early experience with the femtosecond laser for cataract surgery. Ophthalmology, 2012. 119(5): p. 891-9.
3. Roberts, T.V., et al., Surgical outcomes and safety of femtosecond laser cataract surgery: a prospective study of 1500 consecutive cases. Ophthalmology, 2013. 120(2): p. 227-33.
4. Chang, J.S., et al., Initial evaluation of a femtosecond laser system in cataract surgery. J Cataract Refract Surg, 2014. 40(1): p. 29-36.
5. Ronbeck, M. and M. Kugelberg, Posterior capsule opacification with 3 intraocular lenses: 12-year prospective study. J Cataract Refract Surg, 2014. 40(1): p. 70-6.